THÉOLOGIE ET POLITIQUE AU SIÈCLE DES LUMIÈRES (1770-1820)

Le samedi 5 mai 1973, salle Liard à la Sorbonne, M. Ber¬ nard Plonger on a soutenu sa thèse de doctorat d’Etat, Théo¬ logie et politique au siècle des Lumières (1770-1820), devant un jury composé de M. le Chanoine Aubert, MM. Delumeau (rapporteur) , Godechot, Soboul (président) et Taveneaux. Proclamé docteur avec la mention très honorable, M. Bernard Plongeron a obtenu les félicitations d’un jury unanime. Nous publions ici son exposé de soutenance.

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I. Précisions concernant le sujet

A. — En stricte rigueur, le sujet de cette thèse devrait s’intituler : Problèmes de théologie politique pour la généra¬ tion des IIes Lumières, 1770-1820.

Outre des raisons d’édition, il y avait quelques risques à introduire dans le champ des études historiques l’expression de «théologie politique » qui, au sens propre, est un néolo¬ gisme. C’est dire qu’on la chercherait en vain dans les textes et documents du xvme siècle et même du xixe. A peine l’histoire de la période moderne, à la fin de l’Ancien Régime, connaît-elle la «politique chrétienne » utilisée par l’oratorien J.-B. Noulleau, dès 1653, sous des influences espagnoles et ita¬ liennes, semble-t-il; car M. Thuau dans sa thèse «Raison d’Etat et pensée politique à l’époque de Richelieu» (Paris, 1966) ne fait aucune mention de cet auteur, mais seulement des «politiques chrétiennes » de l’abbé Munici en 1627. Comme je l’ai mentionné page 103, l’oratorien Noulleau est un janséniste qui, comme beaucoup de ceux de cette génération du milieu