Un appel est relayé sur Internet pour manifester contre Nicolas Sarkozy le 27 mars prochain. Saura-t-il rassembler"

Un appel est relayé sur Internet pour manifester contre Nicolas Sarkozy le 27 mars prochain. Saura-t-il rassembler"

L'Express

Un séisme politique est prévu le 27 mars 2010. La date ne vous dit rien? Ce jour est pourtant annoncé comme l'événement choc de 2010. Celui d'un "No Berlusconi Day", version française. Ils sont de plus en plus nombreux à croire à un remake français du 5 décembre dernier, jour où 350 000 Italiens bardés de violet scandaient des slogans anti-Berlusconi.

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Le rendez-vous est déjà fixé en France et dans le monde: à 14h devant les préfectures et les sous-préfectures, à Paris place de la Bastille, et dans le monde entier devant les ambassades de France.

Hasard du calendrier, la déclinaison française se tiendra une semaine après les régionales. De quoi mobiliser les troupes en cas de défaite de l'opposition aux élections? "La mobilisation n'est rattachée à aucun parti à aucun syndicat à aucune association", précisent les organisateurs sur Facebook, qui se définissent comme citoyens lambda dépourvus d'attache politique. Un seul mot d'ordre unit ces cybermanifestants de tout poil: dire non à la politique de Nicolas Sarkozy et demander sa démission.

L'organisation de l'événement sur la Toile semble bien rodée: un site Internet dédié à l'opération, un compte Twitter (moins d'une centaine de followers) et surtout un groupe Facebook qui affiche plus de 300 000 membres sur un objectif revendiqué d'un million. Le bouche à oreille commence également à fonctionner et les médias à le Twitter. Mais l'action des réseaux sociaux sera-t-elle suffisante pour mobiliser les troupes au point de les attirer dans la rue?

"Je soutiens toutes les actions qui peuvent faire démissionner celui qui fait honte à notre pays"

Chez les blogueurs engagés, le scepticisme est patent. Vogelsong pointe un mouvement trop peu structuré: "L'organisateur s'y est  très mal pris. Pas de buzz sur le web. Pas de contact en Italie et peu de relais dans la presse."

D'autres comme Juan, de SarkoFrance ébranle les fondations d'un mouvement bancal. "L'opération peut fonctionner si elle est relayée par quelques organisations politiques, ce dont je doute, souligne-t-il, non sans regrets. L'opposition 'institutionnelle' tient trop à son sérieux, et ne veut pas prêter le flanc à l'accusation d'antisarkozysme primaire. Elle oublie qu'elle peut combattre sur deux fronts à la fois, l'opposition aux mesures présidentielles et la construction d'un programme. Elle oublie aussi que gagner les élections en 2012 passera aussi par l'attaque du comportement et de la personnalité de l'individu Sarkozy."

Même prudence chez Sarkophage, du blog Sarkostique. "Les 'actions' menées contre le gesticulateur précoce sont depuis quatre ans très nombreuses. Peu connaissent un retentissement suffisant pour qu'elles aient un poids dans la sphère médiatique. Le Google bombing me semble être la meilleure réussite jusqu'ici." Et de lâcher, incisif: "Je soutiens toutes les actions qui peuvent faire démissionner celui qui fait honte à notre pays."

Les "No Sarkozy" militants ont encore quelques mois pour faire leurs preuves.

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