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Sabina Began. La reine des abeilles de Berlusconi

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Sabina pose dans une des chambres de l’hôtel  Campo de’ Fiori de Rome en exposant son pied tatoué  d’un étrange « 29. Que tu illumines mon âme ».  Le 29 septembre est la date de naissance de Berlusconi,  le 29 août celle du jour où Sabina l’a rencontré en 2005.

Sabina pose dans une des chambres de l’hôtel Campo de’ Fiori de Rome en exposant son pied tatoué d’un étrange « 29. Que tu illumines mon âme ». Le 29 septembre est la date de naissance de Berlusconi, le 29 août celle du jour où Sabina l’a rencontré en 2005.
© Alvaro Canovas
De notre envoyé spécial à Rome François de Labarre

C’est elle qui rabattait les jeunes femmes pour les soirées bunga bunga qui font scandale en Italie. Elle a reçu paris Match

Paris Match. D’où vient votre surnom de “reine des abeilles” ?
Sabina Began. De la presse italienne. Un matin, le président m’a appelée et m’a dit d’acheter le journal. En première page, il y avait une photo de lui et moi, et le titre, “La reine des abeilles.” L’article me décrivait comme sa préférée. Cela m’a fait plaisir. Puis on y expliquait que j’étais celle qui commandait les autres filles. La reine des abeilles qui donne le miel et tue les autres abeilles ! [Rires.]

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Cela vous ressemble-t-il ?
Non ! L’article racontait que je choisissais les filles, leur disais comment s’habiller, comment se comporter. Mais ce n’est pas ce que je faisais, je ne faisais qu’inviter les gens.

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Vous sélectionniez les invités, quand même…
Bien sûr, comme tout le monde. Quand on invite, on sélectionne. Et cela fait toujours plaisir d’avoir de belles filles et de jolis garçons à la maison.

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Comment avez-vous rencontré Berlusconi ?
Pendant l’été 2005, j’étais dans un train pour Positano, avec une amie, quand j’ai reçu un appel de Raffaella Zardo et Flavio Briatore. Ils m’attendaient à l’aéroport de Ciampino, à Rome, pour une surprise. Ils ont tellement insisté que j’ai accepté de les rejoindre, et on a fait demi-tour. L’avion nous a emmenés à Olbia, en Sardaigne, puis nous sommes allés dans cette magnifique villa dont je ne connaissais pas le propriétaire. Berlusconi est apparu avec un énorme sourire.

Cela a été le coup de foudre ?
Non. Au départ, le président ne faisait pas vraiment attention à ses invités, il voulait seulement nous faire découvrir sa villa. Je ne pensais pas être son genre de fille. Après la visite, on a fait un tour en barque sur son lac artificiel. Sans réfléchir, j’ai demandé au président s’il accepterait de me prêter son parc, le jour où je me fiancerais. Cela a jeté un froid. Il y a eu un grand silence, puis il m’a regardée droit dans les yeux pendant une minute. Il a dit : “Oui, mais seulement si tu te fiances avec moi.”

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Et il vous a emmenée dans sa chambre…
Non ! Il m’a dit : “Si nous nous fiançons, tu dois me donner ta main.”

"Il m'a fait me sentir femme"

Et vous êtes allés dans sa chambre…
Nous sommes allés dîner sur le “Force Blue”, le yacht de Flavio ­Briatore, qui était amarré devant la propriété. C’est là que j’étais censée dormir. Tout le monde avait compris que je plaisais bien au président, alors ils m’ont fait m’asseoir à côté de lui. J’étais hypnotisée par son charme. Il me susurrait des mots doux dans l’oreille, me parlait de mon cou aristocratique ! Jamais je n’aurais cru être autant attirée par lui. Après le dîner, je me suis approchée de Silvio et Flavio. “De quoi parlez-vous ? – De toi.” Comme j’étais déjà envoûtée, je lui ai dit que je voulais passer la nuit avec lui. Il était sidéré. Je ne lui ai pas laissé le temps de répondre. “Je descends prendre mon sac et je viens avec vous”. J’ai récupéré mes affaires dans la cabine…

… Et vous êtes allés dans sa chambre.
Oui !

A-t-il été à la hauteur de sa réputation ?
C’était magique. Nous avons passé une nuit inoubliable. Il m’a rendue dingue ! Il m’a fait me sentir femme. A ce point, ça ne m’était jamais arrivé.

Un plaisir physique intense, donc…
Le vrai plaisir, dans tous les sens du terme.

Vous pouvez nous révéler son secret ?
C’est quelque chose qu’il a en lui. Il aime avec son énergie, son charisme. Il enchante et, d’une certaine manière, il ensorcelle !

Toutes vos nuits ont-elles été aussi intenses ?
Nos nuits étaient plus belles les unes que les autres.

Comment s’est terminée votre histoire ?
Il ne voulait pas qu’on s’attache, à cause de la différence d’âge. Il me disait toujours : “Plus tard, tu me pousseras dans une chaise roulante !” Notre relation est donc devenue plus… spirituelle. Mais je suis encore très amoureuse.

N’est-il pas trop dur de voir toutes ces minettes tourner autour de l’homme de votre vie ?
Je lui ai toujours dit que ces filles ne voulaient que profiter de lui. Mais, comme tous les hommes de pouvoir, il a eu du mal à l’accepter. Quand je lui rapportais ce que je les entendais ­raconter, il préférait penser que j’étais jalouse plutôt que me croire. Jusqu’au jour où la presse a publié les écoutes ­téléphoniques. Il a su ce que ces filles se disaient entre elles quand il n’était pas là. Et il s’est rendu à l’évidence.

Est-ce pour cela que vous avez droit à un régime de faveur ?
Il a compris que j’étais différente. Je me suis donnée à lui, complètement et authentiquement. Il m’a dit que c’était rare de rencontrer une femme qui se donne à ce point. Tout entière.

Vous avez organisé un certain nombre de fêtes pour lui à Rome et en Sardaigne, n’est-ce pas ?
Quand je sentais qu’il avait besoin de se changer les idées, j’invitais des gens sympathiques, des artistes. Je voulais que sa maison soit remplie de joie.

Les premières soirées “bunga bunga”, c’est vous ?
Oui, mais le “bunga bunga” n’a rien à voir avec ce qu’on raconte aujourd’hui. C’est comme le “Big Bang”. Cela veut dire : “On fait la fête, on va tout casser ! On chante et on danse !” Ce ne sont pas des orgies…

« Silvio me disait toujours : “Plus tard, tu me pousseras dans une chaise roulante !”»

On sait pourtant, aujourd’hui, qu’un certain nombre de call-girls ont fréquenté ces soirées.
Pas celles que j’organisais. Vous imaginez bien que je n’avais pas du tout envie de lui jeter des filles dans les bras ! Une fois, je me suis énervée à cause de ces personnes qui n’étaient pas invitées et qui ne me disaient même pas bonjour. Je lui ai fait une scène, on s’est disputés et je me suis enfuie à Paris pour retrouver mes amis du Cirque du Soleil. Pendant dix jours, je n’ai pas répondu au téléphone. Il ne savait pas comment se faire pardonner. Je lui ai demandé de m’offrir le dentiste parce que je devais subir une opération. Après onze heures d’anesthésie, quand je me suis réveillée, il était là et me tenait la main.

Si vous n’invitiez que des gens bien, pourquoi êtes-vous aujourd’hui mise en examen pour incitation à la prostitution ?
A l’époque, il y avait un homme, Gianpaolo Tarantini, qui gérait un réseau d’escort. Je le connaissais, mais je n’étais pas au courant de ses activités. Un jour, je devais organiser une soirée avec George Clooney au Palazzo Chigi [la résidence du Premier ministre à Rome]. Il n’y avait que des hommes. Mes amies étaient toutes en vacances et je ne savais pas qui inviter. Alors, j’ai ­appelé Tarantini pour qu’il amène de jolies filles, amusantes, joyeuses. Pas des filles ­ennuyeuses qui s’assoient dans un coin et ne disent pas un mot !

Avez-vous parlé d’argent pendant cette conversation ?
Jamais de la vie !

C’est juste à cause de ce coup de fil à Gianpaolo Tarantini que les flics vous ont interrogée ?
Oui. Cela s’est passé ainsi. Ils m’ont demandé de raconter mon histoire, puis ils m’ont présenté ma déposition pour que je la signe. Ce qui était écrit n’avait rien à voir avec ce que j’avais dit. J’ai donc refusé de signer. Ils ont insisté, me disant : “Trop tard !” Cela a duré quatre heures, c’était horrible. Je n’arrêtais pas de pleurer. Mais, au bout du compte, je n’ai pas signé.

Vous êtes tout de même mise en examen pour incitation à la prostitution. Quand allez-vous être à nouveau interrogée ?
Je n’en sais rien. Je n’ai eu aucune nouvelle. On me reproche seulement ce coup de téléphone où il n’est pas question d’argent. J’ajoute que je n’ai jamais été payée pour organiser ces soirées, et je n’ai jamais donné d’enveloppes à qui que ce soit.

Difficile d’être ami avec Berlusconi sans être convoqué au tribunal…
Oui.

C’est une amitié qui coûte…
Oui.

Mais qui rapporte…
Enormément.

Des choses matérielles ?
Non, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Le président est mon maître à penser. Grâce à lui, je me suis rapprochée de Dieu.

Ce tatouage sur votre cheville ?
C’est un cadeau pour son anniversaire.

Et cette année, que lui avez-vous offert ?
Un livre du XIXe siècle sur les artistes, une rose blanche, une rose rouge et une lettre d’amour.

Le tatouage, c’était plus sexy. Berlusconi a-t-il fêté ses 75 ans ?
Non, pas de fête. Il avait trop de travail.

Comment est-il, ces jours-ci ?
Triste. C’est un homme qui a fait tant de choses dans sa vie, qui a bâti un empire et qui est attaqué de toutes parts, de manière inhumaine. Il n’a rien fait de mal. Il y a seulement ces gens qui veulent sa place. Mais il résiste. Il le faut, car c’est le seul homme fort du pays.

Selon vous, tiendra-t-il jusqu’à la fin de son mandat en 2013 ?
Il me dit qu’il tient bon. C’est un guerrier, vous savez.

Cela vous plaît qu’on vous appelle “la reine des abeilles” ?
Oui. Parce que c’est un animal sacré. On dit que, quand les abeilles disparaîtront, la vie s’éteindra sur Terre.

Et si Berlusconi décide de quitter l’Italie pour vivre loin, que ferez-vous ?
Je le suivrai partout où il ira.

Même s’il emmène plein de filles dans ses bagages ?
Mais je ne suis pas comme ces “plein de filles”, moi. Je suis la reine des abeilles ! [Rires.] n

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